2025 n’a pas été un grand cru. Ce n’est pas moi qui le dit mais les professionnels du milieu, chiffres à l’appui. Selon le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), 156 millions d’entrées ont été enregistrées aux guichets des salles de cinéma soit un recul net de 15% comparé à l’année dernière.
Des données qui étonnent quand on pense à une année 2024 qui fut malgré les Jeux olympiques à la maison et la frénésie qui s’était emparé des rues de notre capitale. Peu de films semblent avoir tiré leur épingle et ce constat sans appel s’applique de manière assez cruelle aux films français. Hormis, le cinquième volet des Tuche (on se demande bien pourquoi d’ailleurs), aucun long-métrage hexagonaux sorti cette année n’a dépassé le million d’entrées.
Une situation qui relance les spéculations sur le devenir du cinéma français et même du cinéma tout court. A cela s’ajoute l’OPA de Netflix sur la Warner Bros et vous avez tous les spéculateurs du dimanche qui prophétisent – une fois encore – la fin du cinéma, du moins tel que l’on connaît. Si pour le moment, un éventuel rachat d’un studio hollywoodien mythique par l’entreprise au N rouge risque de faire beaucoup de bruit, voire des dégâts, il est encore trop tôt et surtout bien imprudent pour en conclure la fin des salles obscures.
Cela est d’autant plus vrai que la salle de cinéma demeure une valeur refuge, l’endroit où on aime malgré tout se rassembler, passer du bon moment, seul ou (bien) accompagné. Ce moment de partage collectif qui semble encore résister à l’assaut de plus en plus agressif des plateformes de streaming et leurs offres à en perdre la tête. Pour preuve, lorsque je suis allé voir La femme de ménage à sa sortie, le 24 décembre, je suis assez surpris de voir autant de monde un soir de réveillon dans une salle obscure. Sans doute que le besoin de partager un écran, et d’être devant une nouveauté demeure essentiel chez bon nombre de gens et qui fait que le cinéma, ben certains y croient encore et toujours !
D’habitude, je vous présente dans mon top and flop, mes coups de cœur et coup de gueule de l’année. Cette fois-ci pour autant, j’avais envie de changer en invitant des personnes extérieures à me faire part de leurs impressions pour 2025. Des Instagrammeurs, des blogueurs et autres cinéphiles (ou pas)… voici un florilège de ce qu’il fallait ne pas manquer et surtout rater ces douze derniers mois vu par Frédérique Perrette, avec qui j’avais eu l’honneur de m’entretenir un peu plus tôt dans l’année et par Camille, un instagrammeuse dont je vous invite à découvrir son compte
Frédérique Perrette (Instagram : @frederique_noecinemas)
La venue de l’avenir
J’ai découvert ce film puisque nous recevions le réalisateur Cédric Klapisch à l’occasion de sa sortie dans notre cinéma. Comme d’habitude, avant de recevoir une équipe de film, je regarde toujours le travail qu’ils viennent présenter et je lis le dossier presse en entier, ce qui me permet d’avoir en avance quelques informations. En découvrant les premières images, je ne m’attendais pas à un tel chef-d’œuvre, les images, les transitions et les musiques sont placées avec une finesse qui rend le film doux et délicat à regarder. On ne voit pas le temps passé pendant la séance, ce qui est gage d’un bon film !
La petite dernière
J’ai eu le plaisir de découvrir le film en avant-première lors du festival de Cannes (qui était mon premier !). Une belle surprise, j’avais peur de beaucoup de clichés que l’on peut voir dans ce genre/type de film mais au final il aborde des sujets déjà bien connus sous un autre œil. Fatima (personnage principal) est libre, ce qui fait du bien à voir, libre dans tous les sens du terme. Libre de vivre sa religion (elle s’en éloigne, doute, se renseigne et se rapproche de son créateur en plusieurs étapes), libre de tester et de douter de sa sexualité et libre de mettre ses propres limites. Une bonne surprise
Camille (Instagram : @passionbycamille)
Cette année, j’ai ri, j’ai pleuré, j’ai voyagé, j’ai rêvé… grâce à des films qui m’ont marquée, chacun à leur manière. Voici les titres qui ont illuminé mes séances, entre émotions brutes, comédies déjantées et pépites inattendues :
• L’amour au présent
• Un ours dans le jura
• Natacha (presque) hôtesse de l’air
• Partir un jour
• Dragons
• Vacances forcées
• Avignon
• C’était mieux demain
• Le jour j
• T’as pas changé
• Zootopie 2
• Kpop Demon Hunters
• French Lover
Quant à moi (ben oui ! je vais quand même donner mon avis !) cette année fut l’occasion de découvrir des projets intéressants, ambitieux, drôles mais aussi oubliables, voire très oubliables. Si L’étranger de François Ozon a été une bonne réussite, bien aidé par la performance du duo Benjamin Voisin/Rebecca Marder, si Dalloway nous rappelle – une fois encore – les défis que nous lancent l’Intelligence artificielle pour la création et plus largement l’humanité, si Valeur Sentimentale m’a touché, tout comme La Venue de l’Avenir, et que j’ai trouvé le dernier volet de Mission impossible convaincant malgré les critiques, j’ai au bout du compte trouvé Un simple accident finalement un peu en-dessous même si sa Palme d’Or reste justifiée, j’ai trouvé la suite de Mektoub my love très surcoté, tout comme les 4 fantastiques version Marvel malgré des points positifs et je me suis rappelé que des films tels que Chasse gardée 2, Comme des princes ou encore Natacha, presque hôtesse de l’air et (surtout) Le Jour J font que le cinéma français demeure encore capable du pire (et je ne parle même pas de God save the Tuche)
Aussi, pour résumer mon top and flop, si Comme des princes et le Jour J ont très probablement une place de choix dans la catégories des films râtés (et encore je suis très sympa quand je dis cela !), côté top j’ai longtemps hésité entre Muganga : celui qui soigne et Nouvelle vague. C’est finalement le second qui a ma préférence même si le film consacré au docteur Denis Mukwege est tout simplement remarquable et cruellement actuel.
Et juste avant qu’on regarde ce que 2026 nous réserve, un grand merci à Frédérique et Camille de s’être prêtées au jeu ! 😉
Au ciné ce soir 