Matthew Vaughn aime deux choses : les espions et la castagne. Pour s’en convaincre, il suffit tout simplement de voir sa filmographie récente. C’est au cinéaste britannique qu’on doit la franchise Kingsman qui a lancé Taron Egerton, même si j’avais trouvé le précédent opus et préquel, un peu moins ambitieux, limite ennuyeux.
Trois ans après The King’s man : première mission, point question d’un nouveau volet mais d’une histoire tout aussi déjantée. Nous sommes dans le Colorado. Elly Conway est une romancière à succès qui doit sa réussite à un homme : Argylle. Argylle, c’est le nom de son personnage principal, un espion dont elle a déjà les aventures et exploits dans quatre précédents tomes. Alors qu’elle s’apprête à finir le tome 5, elle quitte les Rocheuses et se rend chez sa mère à Chicago afin de réécrire le dernier chapitre. Dans le train, elle tombe sur un prénommé Aidan. Ce prétendu admirateur de l’auteure est en réalité un espion et que de mystérieux agents cherchent à l’éliminer. Incrédule, Elly, qui en plus est du genre timide et réservée, comprend progressivement que son manuscrit comprend plusieurs éléments compromettants pour la Division, une société secrète, et qu’Argylle est bien plus qu’un personnage de fiction. Un détail qui n’est rien par rapport à ce qu’elle découvre par la suite.
Ce qui est bien avec Matthew Vaughn, c’est qu’on est sur de passer un bon moment pour celles et ceux qui aiment la baston et autres espions. Sur ce point, le Britannique n’a pas tellement avare en la matière, emmenant notre héroïne dans les quatre coins du monde traquée par cette fameuse Division. Une héroïne qui ne comprend pas trop ce qui lui arrive et surtout si elle peut vraiment se fier à ce fameux Aidan, qui prétend être son allié. Comme nous l’avons dit, Elly, en dépit de son statut d’auteure à succès, est du genre réservée, d’autant qu’elle est en proie à des crises d’anxiété. Elle ne fait qu’écrire des romans d’espionnage et pour elle, c’est tout simplement dingue de se trouver au cœur d’une conspiration, d’autant qu’elle n’a rien demandé, elle qui allait tout simplement à Chicago !
C’est sans compter sur un scénario qui aime bien brouiller les pistes et surtout prendre le spectateur à revers. Comme joliment dit, « meilleur est l’espion, pire est la trahison ». A ce jeu, les surprises sont légions, parfois un peu trop dans le sens où on perd parfois un peu le fil, mais elles sont suffisantes pour remettre en cause les certitudes ou suppositions que l’on pourrait avoir, rendant le film intéressant de bout en bout. Un film qui n’est pas avare en référence dont un hommage à Au revoir à jamais. Celles et ceux qui ont vu le film avec Geena Davis feront rapidement le lien avec l’intrigue d’Argylle et sur une révélation tout aussi inattendue.
Film divertissant, Argylle se veut dans la trempe de Kingsman avec à la clé, toujours ce grain déjanté qui est la marque de fabrique de Vaugh. On passe un moment sympa et les fans de la franchise devraient s’y retrouver. Une petite surprise leur est faite en plein générique de fin, mais j’en dis pas plus ! 😉
Argylle
Un film de : Matthew Vaughn
Avec : Bryce Dallas Howard, Sam Rockwell, Henry Cavill, Bryan Cranston, Catherine O’Hara, Samuel L. Jackson, Dua Lupa, Ariane DeBose, Sofia Boutella…
Pays : Royaume-Uni
Genre : Action, Espionnage, Thriller
Durée : 2h19
Sortie : le 31 janvier
Note : 14/20



