C’est toujours un plaisir de découvrir des films venus d’ailleurs, ces projets qui vous font sortir de votre zone de confort et qui vous permettent d’avoir un autre regard sur ce qui vous entoure.
Les films japonais en font partie, tant ils dégagent quelque chose de particulier, quelque chose qui donne envie à les voir. Happyend n’échappe à la règle et voici le synopsis.
Tokyo dans un futur proche. Alors que la menace d’un séisme d’ampleur se fait de plus en plus précise, Yuta et Kou, deux amis inséparables, font les 400 coups dans leur lycée. Après une énième incivilité – ils ont tout bonnement dégradé la voiture du proviseur – décision est prise de mettre en place un système de surveillance géré par intelligence artificielle. Cette mesure divise les élèves au point que certains d’entre eux décident de faire part de leur opposition. Elle divise aussi les deux amis qui face à la situation ne réagissent pas de la même façon. En effet, si l’un se montre indifférent, l’autre préfère se rebeller. Tout cela dans un contexte de suspicion générale et de relent nationaliste au sein de la société japonaise.
Yuta et Kou sont deux amis inséparables – on l’a dit – mais qui viennent néanmoins de deux milieux différents. Si le premier est issu d’un milieu favorisé, pour ne pas dire aisé, le second est issue d’une famille immigrée venue de Corée et qui tient un restaurant de rue. Malgré cela, ils se considèrent comme des frères et conservent même une certaine insouciance, alors que la classe politique japonaise se radicalise peu à peu, en adoptant un discours de plus en plus hostiles aux étrangers.
C’est dans ce contexte que le proviseur de l’établissement, excédé par les incivilités de certains élèves, décide d’employer les grands moyens en s’appuyant sur un système de surveillance censé ramener l’ordre une bonne fois pour toutes. Toutefois, ne s’engage-t-on pas dans un engrenage dans lequel, n’importe qui peut être un suspect potentiel, en particulier les étrangers ? Si Yuta participe à la fronde, Kou en revanche est plus en retrait. En tant que résident étranger, il craint avant tout que sa famille et lui soient les victimes du discours nationaliste et xénophobe du moment, un discours qu ne cesse de prendre de l’ampleur. Aussi, il ne préfère pas se mêler à la vague de protestation.
Une attitude dont aura du mal à comprendre son meilleur ami, qui en tant que Japonais, ne voit pas nécessairement les choses de la même façon. Aussi, dans ce contexte particulier et limite anxiogène, leur amitié demeure quelque chose de précieux mais aussi un levier qui doit leur permettre de grandir et de devenir plus matures.
Malgré un rythme lent, Happyend décrit assez bien cette jeunesse japonaise qui face aux dérives cherche à conserver une certaine insouciance et également sa capacité d’indignation et de révolte, le cas échéant. Une jeunesse qui, face au modèle de société qu’on veut lui imposer, souhaite tout simplement dire « non ».
Happyend
Un film de : Neo Sora
Avec : Hayato Kurihara, Yukito Hidaka, Ayumu Nakajima, Shina Peng, Arazi…
Pays : Japon
Genre : Science-fiction, Drame
Durée : 1h53
Sortie : le 1er octobre
Note : 12/20



