Dalloway : une Intelligence (de moins en moins) Artificielle

L’intelligence artificielle prend de plus en plus de place dans nos vies, parfois sans même qu’on s’en rend (vraiment) compte. Certains pourront s’en réjouir, d’autres s’en effrayer mais cette réalité constante est un fait. Une réalité qui devient, de plus en plus inquiétante néanmoins. 

Nous sommes en juin 2028 à Paris. Clarissa Katsif est une romancière en panne d’inspiration. Cela fait six ans qu’elle n’a pas publié de nouveau roman. Ce qui ne l’a pas empêché d’intégrer la Ludovico Foundation une résidence d’artistes de haut niveau qui soutient la création artistique. Pour parvenir à l’écriture de sa nouvelle œuvre, Clarissa peut compter sur Dalloway. Dalloway est son assistante mais ce n’est pas une assistante comme une autre. Elle est, en effet, dotée d’intelligence artificielle. Il n’en demeure pas moins qu’elle devient de plus en plus indispensable au quotidien de Clarissa qui n’hésite pas à se confier à elle. Une proximité qui n’est pas à double-tranchant et surtout sans conséquences d’autant qu’au fil des jours, le comportement de son assistante virtuelle devient de plus en plus inquiétante, pour ne pas dire suspecte… des yeux de Clarissa. 

Comme je l’indiquais précédemment, l’intelligence artificielle en particulier et les nouvelles technologies en général occupent une place de plus en plus importante de notre existence. En effet, qui n’a pas été un jour de demander à ChatGPT de résumer un bouquin ou de restructurer un article, une note technique dans le cadre de son boulot ? Dans le cas qui nous intéresse, Dalloway est bien plus qu’une simple assistante. Elle est cette « amie » qui rassure une écrivaine tourmentée. En effet, Clarissa peine à faire le deuil de Lucas, son fils cadet qui s’est donné la mort quelques années auparavant, ce qui explique sa difficulté à avancer sur son projet. Dalloway le perçoit et progressivement Clarissa exprime ses pensées, ses doutes, ses angoisses. C’est d’autant le cas qu’en ce mois de juin 2028, nous sommes dans une France frappée par une pandémie (qui fait furieusement penser à la COVID19 de 2020) et un été particulièrement chaud. Dalloway est cette voix rassurante, sur qui notre écrivaine peut s’appuyer.

Cette confiance aveugle est cependant à double-tranchant. Elle est même malsaine à certains égards. Clarissa ne se méfie pas – du moins au départ – mais plus on avance, plus elle avance dans l’écriture de son récit, plus Dalloway devient intrusive. Un constat ou une hallucination ? Clarissa en devient suspicieuse et tente de démêler le vrai du faux. Toutefois, comment prouver que cette intelligence artificielle vous manipule ? Et si Dalloway n’était que la face visible d’une entreprise beaucoup plus vaste ? Autant d’éléments qui ne peuvent que perturber l’autrice qui devra faire preuve de pas mal d lucidité si elle veut trouver une porte de sortie. 

Film prenant et pas tellement optimiste, Dalloway nous rappelle, si ce n’est toujours pas imprimé, que l’intelligence artificielle, si elle est utilisée à mauvais escient, peut s’avérer redoutable pour tout à chacun. C’est d’ailleurs le signal récemment envoyé par Mylène Farmer qui s’inquiétait du recours de plus en plus fréquent de l’IA dans la création artistique. Une Mylène Farmer qui prête sa voix à Dalloway, un excellent choix pour un résultat plus qu’intéressant. 

Dalloway

Un film de : Yann Gozlan

Avec : Cécile de France, Anna Mouglalis, Lars Mikkelsen, Mylène Farmer (voix), Frédéric Pierrot, Freya Mavor, Pili Gryone…

Pays : France

Genre : Science-Fiction, Thriller, Drame

Durée : 1h51

Sortie : le 17 septembre

Note : 14/20

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