La politique, c’est le champs des possibles. C’est également un incroyable et un impitoyable champs de mines où tous les coups sont permis, même (et surtout) ceux en dessous de la ceinture. Je suis bien placé pour le savoir !
Nino est également bien placé pour le savoir. Assistant parlementaire, il a participé à la campagne présidentielle. Le candidat de gauche ayant remporté la course à l’Élysée, c’est tout naturellement qu’il devrait être récompensé pour services rendus. C’est tout naturellement qu’il est promis à Matignon en tant que conseiller de la Première ministre. Une révélation fera voler cette nomination. Dans l’urgence, un nouveau chef du gouvernement doit être choisi. C’est alors que Nino est missionné par la future secrétaire générale de la Présidence de la République pour approcher Lionel Perrin. Nino se montre peu enthousiaste pour deux raisons : Perrin a quitté la vie politique et Perrin est tout simplement son père. Il n’a cependant pas le choix. Nino a alors 24 heures pour régler la situation et accessoirement sauver sa carrière !
« La politique, c’est comme l’andouillette. Il faut que cela sente la m**** mais pas trop ! » Cette réplique culte que l’on attribue à Edouard Herriot, Président du Conseil et maire de Lyon durant la III° République n’a pas pris une ride ! il faut dire que Nino, malgré son métier d’assistant parlementaire, reste un bleu dans le monde politique et ses intrigues. Alors qu’une crise politique n’est pas à exclure, il doit convaincre son père à accepter Matignon, un homme plutôt marqué à gauche, voire très à gauche. Une perspective qui n’enchante pas certains tenants de l’aile libérale (autant dire de droite) du parti, considérant qu’une nomination de Lionel Perrin au poste de Premier ministre ne serait pas une bonne nouvelle pour les intérêts de la France… et leurs intérêts propres. Tous les coups sont alors permis pour écarter ce sérieux prétendant et ainsi faire rentrer les choses dans l’ordre.
Entre loyauté pour son parti mais aussi envers son père, malgré une relation complexe, Nino va devoir choisir. Il va aussi apprendre à ses dépens que la politique ce sont des alliances qui se font et se défont, que la vérité de lundi n’est plus celle de vendredi et que tout ce qui importe, c’est le résultat, quel que soit la méthode employée. Le tout avec des journalistes plus ou moins ambitieux avides du scoop et des off, une façon aussi de bien souligner ces lignes parfois troubles entre politique et média.
D’un ton sarcastique et assez mordant, Fils de. m’a fait penser à Baron noir – cette série qu’on ne présente plus – mais de façon (encore) plus cynique. Les personnages comme les situations sont tournés en ridicule, une manière de nous faire comprendre que l’ego et les enjeux personnels prennent le pas sur l’intérêt du pays. C’est ce ridicule qui fait que le film se distingue et qui fait que la politique rester toujours la politique, celle qu’on aime (ou pas).
Fils de.
Un film de : Carlos Abascal Peiró
Avec : Jean Chevalier, François Cluzet, Karin Viard, Alex Lutz, Sawsan Abbès, Marc Zinga…
Pays : Espagne
Genre : Comédie
Durée : 1h45
Sortie : le 3 septembre
Note : 13/20



