En première ligne : Floria, une personne essentielle

(Petit) retour en arrière. 

Il y a cinq ans, nous étions (pratiquement) tous sur nos balcons à applaudir et soutenir le personnel soignant qui ne ménageait aucunement ses efforts pour porter assistance aux malades de la COVID19. On se souvient notamment, à travers les reportages multiples, de leurs conditions de travail, de plus en plus éprouvées. 

Parmi elles, les infirmières. Parmi ces infirmières, on a Floria. Elle travaille dans un hôpital à Zurich, la capitale économique de la Suisse. Cette femme est particulièrement dévouée dans son métier, à l’écoute de ses patients. Durant une journée complète – de sa prise à fin de service – on la suit à travers les étages et les services sous-effectif. Floria, en dépit de la situation, fait preuve de professionnalisme. Cependant, et au fil des heures mais aussi des imprévus, la situation devient de plus en plus oppressante. 

Vingt-quatre heures. Vingt-quatre heures dans la vie de Floria sur son lieu de travail. Vingt-quatre heures durant lesquelles, elle navigue de chambre en chambre. En toute circonstance, elle garde le sourire et son sang-froid mais également son empathie envers les patients même si certains d’entre eux peuvent se montrer odieux, car considérant qu’ils paient un service et donc ce qu’il va avec. 

Ce professionnalisme est d’autant plus important qu’elle n’a pas tellement le choix. Dans un hôpital à flux très tendus, Floria sait que ses patients comptent sur elle mais aussi ses collègues. Elle veut consacrer le maximum de temps à tout le monde et en particulier à ses malades mais le moindre imprévu, le moindre problème remet tout en question. Floria doit alors faire des choix, certains au détriment d’autres.

Dans ce contexte, on se demande comment notre infirmière dévouée fait elle pour tenir, ne pas craquer. Comment elle fait lorsqu’un patient ne se sent pas bien ou lorsqu’il décède tout simplement ? Ou quand elle est dépourvue de moyens pour assurer ses tâches ? On oublie tout simplement que Floria n’est pas surhumaine, bien au contraire. Elle a beau être dévouée, pro jusqu’aux ongles, elle a aussi ses instants de doute et ses moments de fragilité, ce qui la rend tout simplement authentique. Malgré la pression, Floria sait qu’elle doit tenir, il en va du bien-être et de la vie même des patients. 

Sept ans après Les conquérantes, Petra Biondina Volpe, avec En première ligne, nous rappelle cette implacable réalité, celle de ces femmes et hommes à qui nous devons la survie de notre hôpital public. Ce personnel qui, sans leur dévouement, ferait que notre système de santé serait tout simplement à terre. Le long-métrage se conclut d’ailleurs avec un message tout aussi implacable. D’ici 2030, il manquera 13 millions d’infirmiers et d’infirmières à travers le monde. 2030, c’est demain (c’est même dans quelques heures) et nous allons tout droit vers de sérieux problèmes si rien est fait. 

Il serait (peut-être) temps d’agir non ? 

En première ligne (Heldin)

Un film de : Petra Biondina Volpe

Avec : Leonie Benesch, Sonja Riesen, Selma Adin, Jasmin Mattei, Anna-Katrina Muller…

Pays : Suisse

Genre : Drame

Durée : 1h32

Sortie : le 27 août

Note : 15/20

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