Ce film a été présenté hors-compétition lors du Festival de Cannes qui s’est tenu du 13 au 24 mai.
J’aime beaucoup Cédric Klapisch. J’adore surtout son cinéma qui est particulier, assez profond et qui pose avec une certaine justesse et un certain réalisme quelques questions sur notre époque. Depuis que j’ai découvert, ce que j’appelle la « trilogie Klapisch » (à savoir, l’Auberge espagnole, Les Poupées russes, Casse-tête chinois et même quadrilogie si on ajoute la série Salade grecque), c’est toujours avec grand intérêt que je pars à la découverte de son nouveau projet.
Nous sommes en 2025. Une trentaine de personnes sont réunies à Paris. Elles viennent d’apprendre qu’ils sont tous les descendants d’Adèle Meunier qui a laissé en héritage une maison située en Normandie, non loin du Havre. Quatre cousins sont alors désignés pour faire l’état des lieux de cette batiste laissée à l’abandon depuis des décennies. Seb, Abdel, Céline et Guy se rendent alors sur place. Débute alors une véritable enquête sur leur aïeule qui, en 1895, avait quitté pour la première fois sa région natale pour se rendre à Paris, avec mon mission bien précise : retrouver sa mère qu’il l’avait abandonné peu de temps après sa naissance. Entre fin XIX° et début du XXI° siècle, c’est un véritable voyage dans le temps qu’entreprennent les cousins, une expérience qui les interrogera sur leur propre présent.
La généalogie, c’est un voyage assez particulier et unique dans lequel on part à la découverte de son passé et de ses origines. Un moment assez curieux pour notre quatre cousins éloignés qui auparavant ne se connaissaient absolument pas et qui ont des profils bien différents, entre Seb qui est créateur de contenus, Abdel qui est professeur d’histoire, Céline qui est cadre dans une grande entreprise et Guy qui est apiculteur. Ces caractères diamétralement opposés vont pourtant apprendre à se connaître au fur et à mesure où ils plongent dans l’histoire d’Adèle mais aussi dans celle d’un temps, qu’on appellera rétrospectivement La Belle époque.
Lorsqu’Adèle quitte la Normandie pour Paris, elle laisse derrière elle Gustave son fiancé mais débarque dans une capitale qui se veut à la pointe du progrès. Le Paris de 1895 grouille de modernisme, voit l’arrivée de la fée électricité et se développe à vitesse V. La ville prend clairement le dessus et si quelques quartiers ont encore leur caractère champêtre, on sait que cela est voué à disparaître. C’est dans ce contexte qu’Adèle fait la rencontre d’Anatole et de Lucien, respectivement peintre et photographe. Les deux jeunes garçons représentent cette opposition au sein des arts et techniques entre la peinture qu’on juge dépassé et la photographie qui représente l’avenir. Une opposition qu’on retrouve aujourd’hui mais qui souligne tout le chemin parcouru en plus d’un siècle.
C’est dans ce contexte qu’Adèle part à la recherche de ses origines, tout comme ses descendants qui entreprennent la même démarche bien des décennies plus tard. La jeune femme comme les quatre cousins éloignés s’interrogeront et verront leurs certitudes remis en question mais découvriront qu’ils ont trouvé d’une certaine manière une famille, les liant à jamais.
Porté par une Suzanne Lindon qui m’a agréablement surpris, La Venue de l’avenir est un film intergénérationnel mais pas uniquement. Ce long-métrage nous interroge sur notre époque et plus spécifiquement sur la question de la modernité à l’instar de l’évolution de la capitale par exemple. Très agréable film donc.
La Venue de l’avenir
Un film de : Cédric Klapisch
Avec : Suzanne Lindon, Abraham Wapler, Vincent Macaigne, Julia Piaton, Zinedine Soualem, Paul Kircher, Vassili Schneider, Sara Giraudeau, Cécile de France…
Pays : France
Genre : Comédie dramatique
Durée : 2h06
Sortie : le 22 mai
Note : 16/20




