Cannes ne serait pas Cannes sans sa polémique, du moins son ou ses moments controversés et cette année, ce n’est pas la Palestine ou encore Donald Trump qui a volé la vedette au Festival mais… la tenue des actrices qui fouleraient le tapis rouge !
Pour cette 78ème édition donc, le règlement a désormais banni la nudité et autres robes un peu trop volumineuses sous peine de se faire « gentiment » raccompagner par le service d’ordre. Une règle mise au goût du jour, suite de nombreux dérapages et autres happenings qui se sont produits dans le passé, une façon sans doute pour les organisateurs de reprendre la main.
Si certains crient à la censure, d’autres ne font que rappeler le cadre législatif en vigueur, notamment en ce qui concerne la nudité et plus spécifiquement l’atteinte à la pudeur. En 2022, par exemple, une militante pro-Ukraine, en guise de l’invasion de ce pays par la Russie de Vladimir Poutine, avait arpenté le tapis rouge et les marches seins nus, ce qui lui a valu d’être expulsée manu militari. Un cas de figure qui peut se comprendre mais qui cache mai une certaine crispation voire un certain zèle.

Ainsi, la tenue de certaines femmes a été largement commentée lors de cette édition, certains y voyant même un prétendu message politique. Ce fut notamment le cas de Juliette Binoche qui fut suspectée de soutenir au mieux la cause palestinienne, au pire, d’être totalement soumise aux Frères musulmans en raison de sa robe et du couvre-chef qui faisait office de voile. Et que dire de Lena Mahfouf, plus connue sous le nom de Lena Situations, qui fut accusée par certains, notamment Deborah Abisror de Lieme, secrétaire générale du groupe « Ensemble pour la République » (EPR, Renaissance) à l’Assemblée nationale, d’« entrisme islamiste », car portant ce qui ressemblait à une tunique longue, en lieu et place de la robe portée en 2024 et qui laissait apparaître un généreux décolleté ? Une remise en cause à laquelle l’influenceuse de 28 ans a répondu avec humour et qui a même poussé la SG du groupe parlementaire macroniste à lui adresser de excuses.
Toujours est-il que cette polémique se distingue une fois encore par un certain ridicule, qui nous rappelle que l’essentiel est ailleurs. Cannes, c’est avant le strass et les paillettes, c’est aussi une montée des marches glamour et sexy où c’est l’occasion de voir les plus belles actrices rivaliser d’ingéniosité pour se mettre en avant, sans pour autant tomber dans la vulgarité. Jouer les pères la pudeur ou encore commenter la tenue de certaines femmes sans oublier de leur imposer une certaine longueur (pour des raisons pratiques) est tout simplement contre-productif mais également en contradiction totale avec l’esprit du Festival. Encore une fois, la montée des marches est faite pour nous faire rêver et il n’y a qu’à Cannes qu’on peut voir certaines robes hors de prix mais qui collent vraiment bien avec l’ambiance du moment. C’est aussi lors de cette fameuse montée des marches qu’un accident est si vite arrivé, ce qui contribue à la réputation et à la gloire du Festival, Sophie Marceau – qui s’est retrouvée topless en 2005, la bretelle gauche de sa robe ayant décidé de se rebeller – en sait quelque chose !

Une règle qui n’a, semble-t-il, pas déstabilisé les actrices qui ont foulé le tapis rouge cette année, bien au contraire ! Certaines comme la française Pom Klementieff, venue présenter le dernier volet de Mission : Impossible ou encore la britannique Imogen Potts, se sont présentées en respectant le règlement tout en se mettant particulièrement en valeur, ce qui donne des images et des clichés toujours aussi agréables. A quelques heures de la cérémonie de clôture et du palmarès, le Festival continue sa route, en attendant, la prochaine polémique qui égayera l’événement planétaire l’année suivante !

