Milli Vanilli, de la gloire au cauchemar : vendre du rêve… et de l’imposture

J’adore les biopics. Bon, je le dis souvent mais c’est ce genre, c’est toujours l’occasion de découvrir des histoires hors du commun, plus ou moins improbables, voire carrément loufoques. C’est aussi un focus sur une époque avec ses fastes mais aussi ses excès. 

L’industrie musicale n’est pas en reste, elle qui a mis en avant des modes, des chanteurs hors pair mais aussi des stratégies plus ou moins huilées, n’ayant aucun scrupule du moment qu’elle peut vendre des disques et donc se faire de l’argent. C’est exactement ce qui s’est passé il y a une trentaine d’années avec Milli Vanilli. Nous sommes en 1989. Robert Pilatus, dit Rob et Fabrice Morvan, dit Fab, composent ce groupe fondé par un célèbre producteur allemand, celui qui a, entre autres, lancé Boney M. Le duo, qui s’est formé trois ans plus tôt, est alors au sommet de la gloire. Leur single « Girl, you know it’s true » domine les charts et se vend comme de petits pains. Le phénomène est international, il est même mondial lorsque Rob et Fab se lancent à l’assaut des Etats-Unis. Alors que tout semble tracé pour un succès total, un scandale retentit. On découvre que le groupe faisait semblant de chanter sur la voix d’autres artistes. Une révélation qui aura de lourdes conséquences pour Rob et Fab. 

« Girl, you know it’s true ! I, I, I, I love you » Cette chanson était tout simplement un énorme hit à la fin des années 1980. Les radios le passent en boucle, les fans – très majoritairement des jeunes filles en fleurs – s’arrachent les cassettes et autres 45 tours… en clair, le succès est total, c’est même un phénomène de société qui emporte l’industrie du disque. Il faut dire que Rob et Fab ont tout pour plaire. Ils sont athlétiques, particulièrement beaux gosses et passent très bien devant la caméra. Plus que de simples chanteurs présumés, ils deviennent des produits d’appel, des objets de désir pour de nombreux (ou plutôt nombreuses) fans. Tout le monde est gagnant que ce soit Frank Farian, leur producteur, leur maison de disques ou bien encore MTV, la chaine de télévision américaine étant, à l’époque, le média quasi-incontournable pour conquérir l’Amérique et capter les jeunes. 

Aussi, lorsque le scandale éclate, c’est un sacré cataclysme qui s’abat sur le groupe. Dès lors, à qui la faute ? A Rob et Fab qui ont vu leur succès leur monter à la tête et n’ont pas pu (ou su) dire « stop » ? A leur producteur allemand qui ne voyait que dans Milli Vanilli une sorte de machine à cash ? A un environnement pas vraiment bienveillant ? Ou encore à une industrie musicale qui ne pensait qu’au profit, peu importe les conséquences de la supercherie ?

Autant de questions que le film pose et qui met en lumière le parcours de deux jeunes vingtenaires mais aussi plusieurs points de vue sur cette vaste arnaque musicale, ce qui donne à ce long-métrage une saveur agréable. En clair, une occasion parfaite de (re)plonger dans cette histoire incroyable mais aussi de voir la trajectoire de Rob et Fab qui ont différemment subi les conséquences de cette supercherie. 

Milli Vanilli, de la gloire au cauchemar (Girl, you know it’s true) 

Un film de : Simon Verhoeven

Avec : Tijan Njie, Elan Ben Ali, Matthias Schweighöfer, Graham Rogers, Bella Dayne…

Pays : Allemagne

Genre : Musical, Biopic, Drame

Durée : 2h04

Sortie : le 14 mai

Note : 16/20

[BONUS] Puisque je vous parlais de Milli Vanilli et de leur chanson emblématique, le mieux est que vous découvriez par vous-même le clip. Bonne lecture ! 

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