La Fabrique du mensonge : mécanismes

On dit souvent que l’Histoire se répète, du moins il y a des signes qui ne cessent de nous interpeller à l’heure où tout semble remis en cause et que la post-vérité a le vent en poupe. Dès lors, le cinéma peut jouer un autre rôle, celui de piqure de rappel. Sur ce point, le cinéma allemand n’a pas hésité à insister dans le devoir de mémoire et à plonger à maintes reprises dans le passé trouble du pays. C’est notamment le cas à propos du III° Reich qui, cette fois-ci, se concentre sur la personnalité de Joseph Goebbels, le tristement célèbre mais redoutable ministre de la Propagande d’Adolf Hitler. 

Tout commence en 1938. Le régime nazi s’installe durablement au sein de l’Allemagne et Goebbels en est un de ses piliers. Proche du Führer, il est persuadé que le maintien du nazisme et de sa domination passent par une maitrise totale des moyens de communication, ce qui passe par des méthodes de manipulation nouvelles. Jusqu’à la chute de l’Allemagne nazie, Goebbels s’efforce à intensifier la propagande nazie, tout en se montrant d’une loyauté sans faille à Hitler mais également d’un zèle particulièrement marqué.

Comme je l’indiquais précédemment, Joseph Goebbels était l’une des pièces maitresses du régime nazi, voire sa pièce maitresse. Docteur en philologie, c’est un fervent partisan du nazisme et de son chef à qui il voue une admiration sans bornes. Il est convaincu que la bonne santé de l’Allemagne passe par un contrôle total des moyens de communication. L’objectif est simple, limpide et déconcertant : il faut être en mesure de raconter une histoire, son histoire. 

Pour ce faire, tous les moyens sont bons pour satisfaire le Führer. La vérité n’est plus une exigence, c’est une façon de distordre la réalité, une réalité dans laquelle les coupables sont tout désignés, je veux bien sûr de la population juive. 

Très vite, une mécanique se met en place ayant pour but de glorifier Hitler mas également le régime. A ce jeu, Goebbels se voit comme un véritable chef d’orchestre. Le cerveau véritable du régime ? C’est lui bien évidemment ! Un élément qu’il entend bien rappeler aussi bien pour écarter ses rivaux que pour s’assurer de la reconnaissance totale de son patron. 

La fabrique du mensonge se veut un écho à notre monde contemporain et à la façon dont les masses peuvent se faire manipuler par un petit nombre si on retire à ces dernières toute possibilité d’esprit critique. Dès la première minute du film, un message nous indique d’ailleurs la couleur et l’ambiance et il faut bien reconnaître que cette piqure de rappel n’est pas inutile vu le contexte. 

La fabrique du mensonge (Führer und Verführer) 

Un film de : Joachim Lang

Avec : Robert Stadlober, Fritz Karl, Franziska Weisz, Dominik Maringer, Moritz Fuhrmann…

Pays : Allemagne

Genre : Biopic, Drame, Historique

Durée : 2h03

Sortie : le 19 février

Note : 16/20

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