S’il y a bien quelque chose dont on a la certitude, c’est ceci : un jour, vous et moi nous quitterons ce monde pour un autre ou l’inconnu, en fonction de nos croyances. En clair, nous mourrons, en espérant que cela soit le plus tard possible.
Lorsque la mort est néanmoins inéluctable et que la médecine n’est plus efficace, c’est un autre combat qui s’engage, celui de partir en toute quiétude, comme pour faire une ultime célébration à la vie. C’est ce que Costa Gravas a voulu explorer dans son dernier film. Tout commence avec Fabrice Toussaint. Fabrice est écrivain, auteur d’un ouvrage sur les seniors et le grand âge qui avait fait débat lors de sa première parution. A l’occasion de la réactualisation de son livre, et suite à un IRM, il est invité par le docteur Augustin Masset à visiter l’unité de soins palliatifs qu’il dirige. L’occasion pour le médecin et l’homme de lettres de confronter leur point de vue face à la mort et pour le second de faire face à sa propre fatalité. Très vite et au fil de leurs échanges, ils rencontrent tout un tas de patients qui s’apprêtent à embarquer pour leur dernier voyage. Entre anecdotes, échanges et réflexions, cette expérience ne laisse pas Fabrice indifférent.
Et si la fin de vie n’était qu’en réalité, le début d’une nouvelle aventure ? Dit comme cela, il y a toujours lieu à s’interroger et à débattre d’un sujet qui reste encore sensible même si les lignes commencent à bouger. Fabrice Toussaint, le philosophe, n’est pas ni pour ni contre, il s’interroge en réalité. Comment celles et ceux qui savent que l’heure a sonné appréhende ce moment, l’accepte et surtout le font accepter aux autres en particulier la famille et les proches qui, en toute logique, ne sont pas toujours préparés face à l’inéluctable ?
Cette mission, c’est le « travail » d’Augustin Masset, le scientifique. Dirigeant une unité assez mal aimé voire déconsidérée par la médecine (on ne sauve pas de vie !), la mort, il a fini par bien la connaître au fil des années. Dans ce cadre, il veille à accompagner ses patients mais surtout à prendre compte de leurs volontés afin qu’ils puissent partir en paix dans les meilleures conditions possibles.
A travers ce regard croisé, c’est une réflexion sur la mort et la façon de mourir qui est posée. Si celle-ci est de toute façon inéluctable, peut-on la préparer de façon digne et humaine ? C’est toute la question qui est posée en filigrane afin que ce grand voyage ne soit pas vu comme une fin mais l’aboutissement d’une vie et le début d’une autre aventure.
Avec 1h40 au compteur et porté par le duo Kad Merad/Denis Podalydès, Le dernier souffle a le mérite de faire d’un sujet complexe voire difficile, un thème porteur d’espoir, simplement en modifiant les paradigmes. Ce qui, dans le débat actuel portant sur la fin de vie, est toujours bon à souligner.
Le dernier souffle
Un film de : Costa-Garvas
Avec : Denis Podalydès, Kad Merad, Marilyne Canto, Angelina Molina, Charlotte Rampling, Agathe Bonitzer, Karin Viard…
Pays : France
Genre : Drame
Durée : 1h40
Sortie : le 12 février
Note : 14/20
Au ciné ce soir 