La radicalité touche de plus en plus de monde et elle peut concerner n’importe qui au final, ce qui laisse les proches le plus souvent dans le désarroi, incapables de comprendre pourquoi leur fille, leur garçon en est arrivé là. C’est exactement ce qui arrive à Pierre.
Nous sommes en Lorraine, non loin de Metz. Pierre est cadre à la SNCF. Cet ancien syndicaliste, marqué à gauche, s’est mis en retrait du combat politique depuis le décès de sa femme, afin de s’occuper au mieux de ses deux enfants, Louis, 20 ans et Félix dit Fus, 23 ans. Si le premier est plutôt un garçon modèle et un étudiant prometteur qui s’apprête à intégrer la Sorbonne, le second, apprenti métallurgiste et supporter du FC Metz, est proche des milieux d’ultradroite, à l’opposé des valeurs de son père. Une situation que ne comprend pas ce dernier qui assiste, impuissant, aux fréquentations de son aîné, de plus en plus sous emprise.
Pierre est un homme de principes mais aussi et surtout de valeurs. Aussi, lorsque ses collègues l’informent que son aîné traîne avec des néo-fascistes, il tombe très vite de sa chaise. Pour lui, il est inconcevable que Fus puisse partager des idées qui sont à l’exact opposé de ses idéaux et de l’éducation qu’il a donné à ses enfants. D’autant que depuis qu’il est veuf, il ne cesse de passer du temps avec eux et de les épauler afin qu’ils trouvent leur voie. C’est notamment le cas du benjamin.
Cette situation l’inquiète d’autant plus que Louis est très proche de son frère ainé. Pour le père, les choses sont claires, le premier n’a pas à être embarqué dans les délires du second, quitte à ce qu’il quitte le domicile familial. C’est une façon pour le chef de famille d’imposer un « cordon sanitaire » face à Fus, de plus en plus sous influence et attiré par les revendications racistes comme identitaires.
Dans ce contexte néanmoins, difficile de faire abstraction de son rôle de père mais aussi et surtout de l’amour qu’on porte à ses enfants. En effet, malgré son aversion pour les idées d’extrême droite, Pierre veut rester un homme présent pour ses enfants et tout particulièrement pour Fus. Derrière cette radicalité, se cache aussi une souffrance chez le jeune homme, lui qui a l’impression de passer à côté de sa vie à la différence de son frère qui entreprend des études et qui fait la fierté de son père. Face à cela, Pierre va devoir trouver un équilibre, s’il ne veut pas perdre Fus. Toutefois, n’est-ce pas déjà trop tard ?
Film actuel, Jouer avec le feu se veut moins un plaidoyer politique contre l’extrême droite qu’un focus sur un père de famille qui assiste impuissant à la radicalité de son enfant et qui malgré tout se rappelle aussi qu’il s’agit de son fils et qu’il doit continuer à l’aimer. Un long-métrage qui se défend bien, porté par un Vincent Lindon et Benjamin Voisin convaincants.
Jouer avec le feu
Un film de : Delphine et Muriel Coulin
Avec : Vincent Lindon, Benjamin Voisin, Stefan Crepon, Maëlle Poésy, Arnaud Rebotini…
Pays : France
Genre : Drame
Durée : 1h59
Sortie : le 22 janvier
Note : 16/20
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