Sarah Bernhardt, la divine : une femme libre et amoureuse

Ces dernières semaines ont été… compliquées on va dire, aussi bien sur le plan professionnel que personnel. Résultat des courses, je n’avais pas trop le temps et l’énergie de me replonger dans mon carnet virtuel. Malgré tout, il m’était impossible de déserter les salles obscures car d’une part je suis un véritable addict et d’autre part, c’est toujours bien de s’évader quand tout ne tourne pas rond, ne serait-ce que le temps d’une histoire. 

C’est ainsi que votre serviteur est parti à la découverte d’une femme, véritable star de son époque, quoique méconnue au final. Nous sommes en 1896. Sarah Bernhardt est au sommet de sa gloire. Tout lui réussit notamment les planches où elle enchaîne les pièces à succès et les représentations à travers le monde. Adulée, elle est l’icône d’une génération. Sur le plan privée, c’est une femme amoureuse. Amoureuse de Lucien Guitry, comédien également en vogue. Une relation qui, si elle se veut intense, n’est pas sans conséquences notamment sur son existence et son entourage. Durant plusieurs années, Sarah Bernhardt vit profondément cette passion, au risque parfois de se perdre. 

Sarah Bernhardt est un mélange de Mylène Farmer, Lady Gaga et de Coluche. Cette formule n’est pas de moi mais de Sandrine Kimberlain qui incarne avec un certain panache une femme qui se considérait comme libre et qui comptait bien jouir de cette liberté. En effet, Sarah est une comédienne mondialement connue, riche, influente et qui n’a pas sa langue dans sa poche. Féministe avant l’heure, elle milite pour l’émancipation des femmes, le droit de vote et revendique volontiers son indépendance. Qui de mieux, dans cette configuration, pour incarner cela ? Sarah Bernhardt ne se revendique pas forcément leader mais elle assume et s’assume. De par sa personnalité haut en couleur, elle remet en cause les codes de la société qui impose.

Cela est d’autant plus vrai que Sarah Bernhardt n’est pas mariée. En femme libre qui se respecte, elle revendique volontiers ses amours, ses histoires avec les hommes qu’elle a rencontré. Une relation sort néanmoins du lot, celle qu’elle entretien avec Lucien Guitry. Elle en est éperdument amoureuse, la réciproque est vraie. Cette situation est-elle néanmoins compatible avec le tempérament de Sarah Bernhardt, femme insoumise et qui ne cesse de casser les codes ? La contradiction n’est pas loin et notre célèbre actrice l’apprendra à ses dépens, le plus souvent dans la douleur et une certaine amertume. Malgré tout, elle entend bien vivre sa vie à fond, même si cela implique un prix à payer. 

Porté par une Sandrine Kimberlain détonante, Sarah Bernhardt, la divine fait écho à notre époque en nous rappelant que les femmes ne doivent pas s’excuser d’aimer comme elles l’entendent et de vivre leur vie comme elles le souhaitent. Une Sandrine Kimberlain qui retrouve Laurent Laffitte, dix ans après Elle l’adore pour une histoire d’amour aussi passionnelle que mouvementée. Un biopic intéressant qui donne une juste place à une femme qui ne s’est gênée pour profiter de sa liberté, peu importe les convenances.  

Sarah Bernhardt, la divine 

Un film de : Guillaume Nicloux

Avec: Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Amira Casar, Pauline Étienne, Mathilde Ollivier, Laurent Stocker… 

Pays : France

Genre : Romance, Drame

Durée : 1h38

Sortie : le 18 décembre

Note : 14/20

Laisser un commentaire