Laetitia Dosch poursuit son bonhomme de chemin, moi qui la suit depuis La Bataille de Solférino, le premier film d’une certaine Justine Triet. Celle qui est aussi bien à l’aise dans la comédie que dans des rôles plus mélancoliques voire dramatiques, passe à son tour derrière la caméra pour nous parler de l’histoire… d’un chien.
Nous sommes en Suisse. A Genève, Avril officie comme avocate. Sa spécialité ? Les causes perdues pour lesquelles, elle gagne rarement ses procès. Cependant, les choses pourraient peut-être changer lorsqu’un homme, un dénommé Dariuch, lui demande de défendre Cosmos. Cosmos est un être particulier, il s’agit d’un chien. Un chien qui est poursuivi pour avoir mordu une femme de ménage au visage. Si cela peut prêter à sourire, les enjeux sont loin d’être minimes. En effet, si Cosmos est reconnu coupable, il risque l’euthanasie forcée. Bien que la cause soit désespérée, Avril, fidèle à ses convictions, décide de prendre en charge l’affaire. Débute alors un procès aussi improbable que très médiatisé.
A première vue, Le procès du chien pourrait s’apparenter à une comédie légère voire un peu trop légère au synopsis plus ou moins convenu et prévisible. En réalité, c’est plus subtil que cela. Cosmos, un chien sans histoire, risque la piqure pour avoir mordu et défigurée une femme qui n’a rien demandé. Très vite, l’intérêt médiatique autour de cette affaire se précise et toute la Suisse se passionne pour ce procès hors-norme entre les féministes qui voient en ce chien, un animal misogyne (je n’invente rien !) et les groupes de défense de la cause animale qui jugent la tenue d’une audience tout simplement disproportionnée.
Ces deux visions s’affrontent en dehors mais aussi à l’intérieur du tribunal. Face à Avril, en effet, Roseline, l’avocate de la victime, une femme particulièrement redoutable et qui compte bien gagner ce procès pour asseoir ses ambitions politiques. Deux femmes que tout oppose et qui se livreront une bataille théorique très poussée.
Derrière ce procès, se cache toutefois une question bien plus profonde. Quelle valeur véritable accordons-nous aux êtres vivants autres que les humains ? Cosmos doit-il vraiment être jugé ou dans ce cas, on considère que ce dernier a une sensibilité mais aussi des droits ? Au fond, ce procès n’est-il pas une sorte de mascarade cachant mal tous les travers de l’espèce humaine ?
C’est en filigrane les interrogations que se posent Laetitia Dosch et qui font que son film tient la route malgré quelques lenteurs. Au-delà se pose l’enjeu du bien-être animal avec pour idée pas si saugrenue derrière le procès de Cosmos, c’est également le nôtre qui se joue.
Le procès du chien
Un film de : Laetitia Dosch
Avec : Laetitia Dosch, François Damiens, Pierre Deladonchamps, Jean-Pascal Zadi, Anne Dorval, Kodi…
Pays : France/Suisse
Genre : Comédie
Durée : 1h21
Sortie : le 11 septembre
Note : 14/20




