C’est avec du retard que je reviens sur la cérémonie d’ouverture du 77ème Festival de Cannes, boulot oblige mais sur laquelle il m’était difficile de faire l’impasse.
Une cérémonie présidée par Camille Cottin en toute sobriété et efficacité. Pas trop de chichis, juste ce qu’il faut de glamour et beauté pour rendre l’exercice suffisamment agréable et pas trop pompeux. L’actrice française fut dans son rôle, ni trop effacée, ni trop imposante, ce qui n’est pas trop pour me déplaire, bien au contraire !
Une édition 2024 qui n’a pas bien évidemment oublié #MeToo et qui s’est voulu très féminine en témoigne l’hommage appuyé à Greta Gerwig. La présidente du jury, qui a littéralement cassé la baraque l’été dernier avec Barbie, a été mise à l’honneur par la chanteuse Zaho de Sagazan. La jeune femme de 25 ans a interprété une chanson culte de David Bowie, Modern Love, chanson que l’on retrouve dans une scène mémorable de Frances Ha, sorti en 2013. Une performance que j’ai apprécié et pour laquelle je ne comprends pas les critiques parfois acerbes de certains. Il suffit pourtant de revoir l’extrait pour s’en convaincre.
Une édition également féminine qui a réservé un accueil chaleureux et très appuyé à cette actrice de légende qu’est Meryl Streep. Celle qui m’a impressionné dans La Dame de fer, où elle incarne à la perfection celle qui fut Premier ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990, à savoir Margaret Thatcher. Très applaudie, Meryl Streep a reçu des mains d’une Juliette Binoche, qui submergée par l’émotion n’a pas pu retenir ses larmes, a reçu une Palme d’or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.
Un Festival 2024 qui devrait, comme à l’accoutumée, tenir ses promesse niveau programmation, strasses et paillettes avec même quelques surprises. En effet, Xavier Dolan (mon Xavier) est bel et bien présent sur la Croisette, non pas pour présenter un film mais en tant que président du jury « Un certain regard », la compétition parallèle à la sélection officielle qui met en avant un cinéma plus innovant et récompense des réalisateurs encore peu connus. Si pour le moment, le réalisateur canadien n’entend pas retourner derrière la caméra, j’espère bien qu’il change d’avis, ses films étant toujours un plaisir à découvrir.
Pour le reste, la sélection officielle semble assez intéressante avec des films particulièrement attendus et certains qui ont même laissé les festivaliers sur leur faim. C’est le cas notamment de Megapolis de Francis Ford Coppola dont les retours semblent mitigés, si on en croit les premiers retours. D’autres projets seront scrutés en profondeur et devraient faire parler d’eux, en particulier Furiosa : une saga Mad Max, L’amour ouf de Gilles Lellouche ou encore le Comte de Monte-Cristo qui sortira à la toute fin juin. D’autres films notamment en compétition auront même le privilège de sortir durant le Festival, c’est le cas du Deuxième acte, sorti en ouverture du Festival et actuellement à l’affiche (nous y reviendrons) ou encore Marcello Moi de Christophe Honoré.

Une façon, depuis quelques années, de continuer à associer le grand public où qu’il soit et de ne pas faire de Cannes, un lieu pour quelques initiés, ce qui ne peut que contribuer à rendre le Festival populaire et accessible à tous. A ce propos, France Télévisions, partenaire depuis 2022 de l’événement a mis en ligne sur sa plateforme une sélection de films emblématiques et qui ont été présentés sur la Croisette, certains d’entre eux étant même récents, je pense notamment aux Olympiades de Jacques Audiard, Mommy de (mon) Xavier Dolan, Prix du Jury en 2014 ou Une affaire de famille du japonais Hirokazu Kore-eda, Palme d’Or en 2018.
Une belle sélection pour être quand même au Festival, même loin de Cannes.

