Vampire humaniste recherche suicidaire consentant : mal-être(s)

Vous le savez, si vous lisez régulièrement mon blog, j’ai une appétence pour le cinéma canadien, et plus particulièrement québécois. Ce genre de cinéma qui fait que je n’hésite pratiquement jamais avant de m’installer dans une salle obscure d’autant qu’il propose un regard décalé et innovant. C’est le cas avec le long-métrage qui suit

Nous sommes quelque part au Québec. Sasha est une vampire qui a une particularité. Elle ressent trop de choses humaines pour mordre ! Un étonnement pour ses proches et principalement ses parents qui ne comprennent pas cette situation pour le moins cocasse. Malgré l’hostilité de sa mère et l’indulgence de son père, Sasha arrive à composer avec se différence jusqu’au jour où ses parents prennent une décision radicale : lui couper les vivres en la forçant à se nourrir d’elle-même. Consciente que ses jours sont comptés si elle ne se résigne pas à agir, elle fait alors la connaissance de Paul, un ado aux tendances suicidaires. Ce dernier, tenu au courant, se propose de lui offrir sa vie à Sasha, si cela peut l’aider. Ce qui au départ était un simple échange de bons procédés se transforme en une épopée nocturne dans laquelle Sasha et Paul devront affronter leur mal-être respectif pour mieux faire la paix avec eux-mêmes.

Comme je l’écrivais tantôt, les films québécois se distinguent par leur côté innovant quand ils n’hésitent carrément pas à mettre les pieds dans le plat, comme dans 1’54 par exemple, sorti en 2017 et que je vous recommande vivement. C’est un peu le cas dans Vampire humaniste. Sasha est une ado en décalage qui vit sa différence comme un mal-être. Pour elle, tuer pour boire du sang humain, c’est impensable alors qu’elle sait que cela lui est indispensable pour rester en vie. Pour sa famille, et notamment sa cousine, cela fait d’elle quelqu’un de limite bizarre. Elle sait que cette situation provoque le désarroi de ses parents, ce qui rend les choses encore plus difficiles. 

De son côté, Paul est un jeune homme qui lui aussi connaît un mal-être profond. Marginalisé, il n’a pratiquement pas d’amis et est victime d’intimidation. Pour lui, la mort, c’est une réponse, LA réponse à ses souffrances. Il le dit, il ne souhaite plus vivre et seul le suicide lui permettra de trouver une sorte de paix intérieure et durable. 

Dès lors, lorsque le destin a voulu que la vampire et le suicidaire se rencontrent, c’est sans doute pour leur envoyer un message. Et si, cette occasion pour le moins improbable était le meilleur moyen pour Sasha et Paul d’affronter leur mal-être ? La nuit qu’ils passeront ensemble leur apportera quelques éléments de réponse et sans doute voir les choses autrement. 

Film à la fois drôle et touchant, Vampire humaniste cherche suicidaire consentant parle avec sérieux mais avec une certaine légèreté de sujets difficiles. L’occasion de retrouver Sara Montpetit que j’ai découvert dans Falcon Lake, en fin d’année 2022. 

Vampire humaniste recherche suicidaire consentant

Un film de : Ariane Louis-Seize

Avec : Sara Montpetit, Félix-Antoine Bénard, Steve Laplante, Sophie Cadieux, Noémie O’Farell… 

Pays : Canada

Genre : Épouvante-horreur, Comédie

Durée : 1h31

Sortie : le 20 mars

Note : 15/20

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