Ce qui est bien avec le cinéma, c’est qu’on peut découvrir des œuvres plus ou moins originales, moins en raison de l’histoire en elle-même mais pour d’autres détails ou innovations, nous y reviendrons.
Nous sommes au XIX° siècle, en Pologne. Jagna est une jeune femme qui vit dans un village situé en plein cœur du pays. Là-bas, on cultive la terre et chacun a une tâche précise. C’est dans ce contexte que Jagna entend vivre sa vie. Amoureuse d’Antek, elle est pourtant promise un riche propriétaire terrien qui n’est autre que le père de ce dernier. C’est alors que la future mariée décide de prendre son destin en main en remettant en cause l’ordre établi. Débute pour elle un combat pour l’émancipation, un combat ambitieux mais surtout inégal, au rythme des quatre saisons.
Jagna, c’est l’histoire d’une femme qui a décidé d’être insoumise. Insoumise aux hommes qui la convoitent et la désirent. Jagna est une jolie femme, elle connaît son pouvoir de séduction et en joue volontiers pour mieux marquer son territoire ainsi que son indépendance. Une philosophie que ne partage pas un bon nombre de femmes de son village. Ces dernières ne ratent aucune occasion pour faire des commérages ou refaire la réputation de Jagna qu’elle considère comme ayant peu de vertu.
Cette étiquette, elle n’en a cure en réalité. Non seulement, elle n’en a cure mais c’est d’une certaine façon une marque de résistance. Dans la Pologne (très) catholique et conservatrice du XIX° siècle, Jagna, c’est un peu une activiste avant l’heure, une femme qui compte bien vivre sa vie comme elle l’entend, libre de tout diktat ou corset.
Une volonté farouche qui se heurte pourtant à la réalité des choses. Contre mauvaise fortune bon cœur, elle se résigne à rentrer dans le rang, à respecter les conventions. Un renoncement qui ne fait pas taire les médisants ou les rumeurs loin de là ! Jagna, la fille qui était un peu trop libre selon certains, est désormais Jagna l’intrigante qui a décroché un véritable jackpot en épousant l’homme le plus riche du village. Son changement de situation suscite commentaires et jalousies, ce qui la laisse dans une situation plus ou moins inextricable. Jagna n’a rien demandé de tout cela, elle souhaite tout simplement vivre et rester elle-même, même si cela a un prix.
La jeune fille et les paysans se regarde comme un tableau, ce qui est littéralement le cas puisque les graphistes ont carrément peint l’intégralité des scènes en action du film, ce qui donne un rendu intéressant. Un film qui pourrait très bien se transposer à notre époque tant il évoque des thèmes toujours aussi pertinents, ce qui lui confère une certaine force et un certain intérêt.
La jeune fille et les paysans (Chlopi)
Un film de : Dorota Kobiela-Welchman et Hugh Welchman
Avec : Kamila Urzedowska, Robert Gulaczyk, Julia Wieniawa-Narkiewicz…
Pays : Pologne
Genre : Drame
Durée : 1h55
Sortie : le 20 mars
Note : 14/20




