Le plongeur : appât du gain

Celles et ceux qui me lisent régulièrement connaissent mon amour pour le Québec et notamment son cinéma. C’est simple, à chaque fois qu’un film issu de la Belle-Province débarque dans nos salles obscures, j’accours ! 😉 J’accours d’autant plus que le cinéma québécois reste encore en retrait et qu’il mériterait une bien meilleure visibilité. C’est tout particulièrement pour le long-métrage dont je vais vous parler. 

Nous sommes en décembre 2002 à Montréal. Stéphane, étudiant au Cégep (l’équivalent du lycée) et débarquant de Trois-Rivières, est accro au jeu. Le blackjack, le poker, les paris… il en connaît un rayon. Cela cause également sa ruine financière. Endetté jusqu’au cou, il s’embarque dans une spirale infernale. Sans appartement, fuyant ses créanciers et surtout sans perspectives, il doit rebondir et vite. Mis au pied du mur par son cousin, il se fait engager comme plongeur dans un restaurant huppé de la métropole canadienne. Il découvre un univers particulier, le monde de la restauration avec ses codes, ses principes et sa hiérarchie. 

« Jouer comporte des risques ». Ce message d’alerte de notre gouvernement s’applique sans problèmes à Stéphane. Malgré son talent pour le dessin, c’est un jeune homme totalement noyé par les jeux d’argent. C’est une véritable drogue, savoureuse, délicieuse mais surtout vicieuse que ce dernier consomme, sans se rend compte, à première vue qu’il est en train de tout perdre. Sa copine Marie-Lou, à qui il a emprunté, l’a quitté, il doit plusieurs mois de loyer à son coloc et il ne cesse de mentir à ses proches pour cacher l’étendue de la situation. 

Cet emploi de plongeur, c’est un peu sa dernière chance. C’est surtout le moyen pour lui d’être à l’écart des tentations. En cuisine, il rencontre de nouvelles têtes. Il y a notamment Bébert, le cuisinier en chef et son passé de délinquant, Bonnie, l’étudiante issue de l’Ontario et qui vient parfaire son français ou encore Greg, le maitre d’hôtel sans oublier Will, l’autre plongeur, collègue de Stéphane, plutôt poil dans la main. 

Très vite, Stéphane sympathise et tente de se faire une place dans un milieu dans lequel il pourrait trouver une sorte de rédemption. C’est oublier que certains de ses collègues ont aussi leur part d’ombre. Une part d’ombre qui pourrait bien l’entrainer dans les bas-fonds plutôt que de lui permettre de s’en sortir. Le jeune homme, en quête d’argent facile et toujours du gain, devra alors choisir quelle direction prendre.

Diffusé dans très peu de salles en France (seulement deux (?) sur le réseau UGC dont les Halles), Le plongeur, tiré du roman éponyme de Stéphane Larue est pourtant remarquable et assez prenant, dans cette atmosphère si nord-américaine qui caractérise si bien le Québec. 

Le plongeur

Un film de : Francis Leclerc

Avec : Henri Richer-Picard, Charles-Aubey Houde, Joan Hart, Maxime De Cotret, Fayolle Jean Junior, Robin L’Houmeau, Marie-Eve Beauregard, Jade Charbonneau… 

Pays : Canada

Genre : Drame

Durée : 2h08

Sortie : le 3 janvier

Note : 16/20

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