La fille de son père : Cordon ombilical

Père et fille. Une relation spéciale et particulière, je pense que les papas concernés comprennent ce que je veux dire. Une relation qu’on n’arrive pas toujours à comprendre mais qui est unique surtout lorsque la maman a disparu des radars. 

Cette situation n’est pas étrangère à Étienne. Il n’avait pas encore 20 ans lorsqu’il a rencontré Valérie, lors d’une manifestation à Paris. Le coup de foudre est immédiat. Très vite, tout s’emballe. Valérie tombe enceinte. Neuf mois après, elle donne naissance à Rosa. Tout devrait respirer le bonheur mais un jour, Valérie s’en va sans crier gare. Étienne fait contre mauvaise fortune bon cœur et élève seul Rosa. Les années passent et la petite fille est devenue une adulte en devenir. Une adulte qui vient d’être admise aux Beaux-Arts à Metz. Une nouvelle donne qui a forcément un impact pour Étienne, d’autant que dans le même temps, le passé se rappelle à lui. 

Comme je l’indiquais précédemment, les relations père/fille sont uniques et particulières à la fois. C’est encore plus vrai pour Étienne et Rosa dont le départ inattendu comme brutal de Valérie n’a fait que renforcer les liens au fil des années. Père et fille sont proches, complices et se complètent suffisamment. Aussi lorsque Rosa s’apprête à quitter le domicile familial de Fontenay-sous-Bois pour la Lorraine, Étienne tient à accompagner sa fille dans cette nouvelle étape de sa vie, quitte à les choses se brouillent davantage. En effet, Rosa occupe une place centrale dans son existence et même s’il fréquente Hélène depuis un certain temps, qu’il s’apprête à emménager avec elle et qu’il accepte que Youssef, un camarade de lycée de Rosa, passe régulièrement à la maison, on comprend bien vite qu’Étienne a en réalité du mal à lâcher prise. 

Il faut dire que Rosa, c’est son rayon de soleil et à la fois, la personne qui lui a permis de tourner la page d’une histoire d’amour éclair mais aussi le lien physique qui le relie à son passé. Un passé qui, semble-t-il, ne passe toujours pas et qui fait que son équilibre de vie, derrière les apparences, demeure fragile. Le départ annoncé de Rosa risque bien de remettre en cause cela mais qu’en est-il de Rosa ? De son côté, est-elle vraiment prête à couper le cordon invisible qui le lie encore à son père, elle qui au passage n’a jamais vraiment ressenti le besoin de connaître sa mère, considérant que cela suffisait amplement ? Cependant, pour envisager l’avenir, faut-il solder le passé une bonne fois pour toutes ?

Porté par Nahuel Perez Biscayart et Céleste Brunnuquell, La Fille de son père se veut mélancolique même si certains dialogues laissent à sourire. Entre comédie et drame, un film agréable et réaliste qui nous fait comprendre qu’il n’est pas toujours simple de couper le cordon, mais qu’on y est bien obligé au bout du compte.

La Fille de son père

Un film de : Erwann Le Duc

Avec :  Nahuel Perez Biscayart, Céleste Brunnquell, Maud Wyler, Mohammed Louridi, Mercedes Dassy, Camille Rutherford… 

Pays : France

Genre : Comédie, Comédie dramatique, Drame

Durée : 1h31

Sortie : 20 décembre

Note : 13/20

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