Martin Scorsese est un monument du cinéma mondial, un de ces réalisateurs dont on a envie d’aller voir son film. Bien que je n’aie pas exploité toute sa filmographie et que je n’ai toujours pas vu La Dernière Tentation du Christ – le film qui l’a fait connaître mais qui a surtout gêné les cathos intégristes de tous bord – c’est avec un intérêt certain que j’ai pu voir certains de ses projets notamment Gangs of New York et Le loup de Wall Street, tous deux menés par Leonardo di Caprio.
Ce cher Leo qui, une nouvelle fois, est sollicité par le réalisateur new-yorkais pour nous raconter une histoire assez singulière. Nous sommes quelques temps après la fin de la Première Guerre mondiale en plein cœur de l’Oklahoma. Les Osage sont un tribu amérindienne qui prospèrent grâce au pétrole, découvert quelques années plus tôt. Cette ressource fait d’eux le peuple le plus riche du monde. Elle fait aussi quelques envieux notamment de quelques Blancs qui comptent bien mettre la main sur cette manne impressionnante. Parmi eux, William Hale dit King, un éleveur. Dans le même temps, son neveu, Ernest, un vétéran de la Grande Guerre, rentre au pays. A la recherche d’un emploi, il est embauché par son oncle en tant que chauffeur de taxi. C’est durant l’une de ses courses qu’il fait la connaissance de Mollie, une Osage qui souffre de diabète. Ernest et Mollie tombent rapidement amoureux et se marient sous l’œil intéressé de King. Parallèlement, une série de meurtres touchant les Osage se produit sans qu’on arrive à les élucider, poussant la police fédérale, et après de vives protestations de la tribu, à agir.
3h26. C’est la durée du nouveau film de Martin Scorsese, une donnée qui n’a pas manqué de faire réagir certains mais que le réalisateur a commenté de manière assez « brutale », considérant que si les gens étaient capables de bingwatcher (regarder en continu, en bon français) une série de huit heures, ils étaient bien capables de se poser durant plus de plus trois heures pour un long-métrage. Argument assez imparable et qui devrait clore le débat sur ce point.
C’est donc avec cet esprit en tête, et me souvenant que la durée d’Oppenheimer ne m’avait pas fait fuir non plus, que je suis parti à la découverte de Killers of the Flower Moon. Après une première heure assez laborieuse (pour ne pas dire très laborieuse), le film entre enfin dans le vif du sujet. Les Osage sont un peuple bien prospère et qui savent qu’ils ont un bien particulièrement recherché. Pourtant, ils ne pourront échapper à la cupidité de certains blancs qui semblent prêts à tout pour empocher ce fameux gain, quitte à commettre des crimes. L’équation est simple, pour pouvoir prétendre à l’or noir, il faut au préalable détenir un droit de propriété qui se transmet exclusivement par lien familial. Ce qui suppose des mariages mixtes qui se multiplient au cours des années 1920.
Ernest s’unira ainsi avec Mollie, à la différence qu’Ernest éprouve de réels sentiments pour sa femme. Toutefois, il reste sous la coupe de son oncle qui compte bien tirer les ficelles en coulisses, profitant au passage de la naïveté de son neveu. Reste à savoir si Ernest aura un moment de lucidité et sortir ainsi de l’emprise de son oncle.
Inspiré de faits réels, Killers of the Flower Moon est un western où se rencontrent, l’amour, la cupidité, la convoitise et la trahison. Malgré une première heure assez éprouvante, le film tient ses promesses, et c’est tout ce qu’on demande !
Killers of the Flower Moon
Un film de : Martin Scorsese
Avec : Leonardo DiCaprio, Lily Gladstone, Robert De Niro, Jesse Plemons, Brendan Fraser, John Lithgow…
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Drame, Historique
Durée : 3h26
Sortie : 18 octobre
Note : 14/20




