Le couple. Au départ, tout semble parfait. C’est l’alchimie, on se découvre, on décide d’un projet et futurs communs qui se concrétisent le plus souvent par un mariage et/ou des enfants. En clair, on est sur un petit nuage. C’est après que cela se « gâte », lorsque la routine prend peu à peu place. On vit avec le ou les défauts de l’être aimé, on les supporte plus ou moins surtout. A l’euphorie succède une phase assez curieuse où l’affrontement n’est jamais loin, dernière étape avant le clash, pur et simple.
Marie et Simon sont bien placés pour le savoir. En couple depuis plusieurs années, et parents de deux enfants, ils font face à une situation assez cocasse. En effet, ils s’aiment mais ne se supportent plus ! Concrètement cela se traduit par des prises de bec, des vacheries et autres remarques plus ou moins assassines. Pour éviter d’arriver à la séparation pure et simple, ils ont une idée : mettre en place une charte, la charte universelle des Droits de couple. Le principe est simple : dix règles à suivre scrupuleusement afin de retrouver harmonie et concorde. Un sacré défi… ou pas !
Marie et Simon sont deux caractères assez différents. Si Marie, animatrice radio, est assez vive et rentre dedans, Simon, professeur d’histoire contemporaine à la fac, semble plutôt réservé. Il n’empêche qu’au bout du compte, notre fameux couple se prend régulièrement le bec. Entre l’éducation des enfants, la répartition des tâches ménagères, ou tout simplement l’espace à accorder à l’autre, on est beaucoup plus proche de la guerre des Six Jours que de la poignée de main entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin en 1993. Bien qu’ils s’aiment et qu’ils n’envisagent à un aucun moment de reprendre leur liberté, ils n’en demeurent pas moins que l’un comme l’autre se supportent de moins en moins.
Aussi, cette Charte universelle des Droits du couple arrive à point nommé, du moins c’est quelque chose à essayer. A l’instar du conflit israélo-palestinien, plutôt que de se taper dessus ou s’insulter, on tente le dialogue, on essaie de comprendre l’autre, de voir ce qui ne va pas et ce qui pourrait être amélioré. Après tout, et comme le rappelle si justement Marie, ne s’était-il pas fait la promesse de rester ensemble toute leur vie, peu importe les circonstances ?
Aussi, Marie et Simon tentent d’établir ces nouvelles règles afin de mener à bien ce processus de paix. Toutefois, qui dit théorie, qui forcément pratique mais également compromis. Une façon subtile de nous rappeler que la vie de couple, c’est décidément un combat, un combat pour soi-même mais aussi contre soi-même dans la mesure où il faut trouver la meilleure alchimie possible pour être deux sans pour autant affirmer sa spécificité.
Avec 1h32 au compteur, Le Processus de paix est, certes loin d’être exceptionnel, mais il parlera sans doute à de nombreux couples qui, sans forcément, connaître une guerre de tranchées, ne savent que trop bien combien la vie à deux est tout sauf un long fleuve tranquille. Avec à la clé, cette équation bien complexe : exister à deux mais aussi pour soi.
Le Processus de paix
Un film de : Ilan Klipper
Avec : Camille Chamoux, Damien Bonnard, Ariane Ascaride, Jeanne Balibar, Sabrina Seyvecou, Quentin Dolmaire, Léonie Simaga, Cyril Gueï…
Pays : France
Genre : Comédie dramatique, romance
Durée : 1h23
Sortie : 14 juin
Note : 12/20
Au ciné ce soir 