Fifi : Changer de cadre

Céleste Burnnquell. Son nom ne vous dit probablement pas grand-chose. C’est normal mais il y a de bonnes chances que cela ne soit plus le cas à l’avenir, la jeune femme de 21 ans enchainant les projets aussi bien sur petit comme grand écran. 

Quatre ans après avoir été repéré par Sarah Suco, joué dans son premier film Les Éblouis et plusieurs films plus tard, Céleste Burnnquell nous embarque dans une histoire assez touchante comme agréable. Nous sommes à Nancy. Sophie, dite Fifi, a 15 ans et vit dans une HLM en plein milieu du Haut du Lièvre, un quartier populaire de la métropole lorraine. C’est le début de l’été et ce n’est pas toujours facile de cohabiter au sein de sa famille plutôt chaotique. Un jour, elle croise Jade. Issue d’un milieu favorisé, c’est une ancienne copine d’école de Fifi. Si elles s’entendent toujours bien, elles se sont perdues au fil des années lorsqu’elles ont été inscrites dans deux collèges différents. Alors que Jade et ses parents se dirigent vers la Charente-Maritime pour un mois, Fifi en profite pour voler les clés de la maison de sa camarade. Alors qu’elle s’y installe, elle tombe sur Stéphane, 23 ans, le grand frère de Jade, rentré de Paris pour quelques semaines. Cependant, au lieu de la chasser des lieux, il autorise Fifi à venir passer du temps et à s’y réfugier quand elle le souhaite. Progressivement, Stéphane et Fifi apprennent à se connaître puis s’apprécier. 

Fifi est une ado assez discrète, pour ne pas dire secrète qui se cherche et surtout cherche sa place dans une famille assez dysfonctionnelle. En effet, coincée entre sa sœur ainée qui attend un heureux événement, son autre sœur qui passe son temps à sortir sans oublier ses petits frères ainsi que sa mère plutôt distante, il n’est pas évident pour Fifi de s’exprimer, elle se sent comme étrangère. Aussi, lorsqu’elle profite du départ de son ancienne copine de classe pour squatter chez elle, cela n’est pas le fruit du hasard. Dans le HLM du Haut du Lièvre, Fifi étouffe littéralement, elle qui n’a jamais quitté Nancy hormis quelques rares occasions. En revanche, dans la maison du centre-ville, elle trouve, même momentanément, un espace de liberté où elle peut être elle-même. 

De son côté, Stéphane est un jeune adulte tout aussi secret, voire plutôt désabusé. Étudiant dans une école de commerce à Paris, il revient en Lorraine à un moment où ses amis n’y vivent plus ou sont restés les mêmes. Il se sent également en décalage, à la limite de se demander ce qu’il fait là. Autant dire que lorsqu’il tombe sur Fifi en train de prendre son bain et d’écouter de la musique, c’est la sidération. La logique aurait voulu qu’il appelle les flics ou qu’il la dégage manu militari de la maison familiale. Toutefois, il n’en est rien c’est même le contraire et l’improbable qui se produisent. Fifi et Stéphane forment alors un duo attachant et dont l’un comprend assez rapidement la solitude de l’autre. Une situation qui ne peut, qu’à terme, les rapprocher.

Avec 1h48 au compteur, Fifi est un film qui m’a tout simplement touché et que j’ai trouvé agréable avec à la fois sa dose de candeur mais aussi de réalisme. Une histoire d’amitié amoureuse à découvrir. 

Fifi

Un film de : Jeanne Aslan et Paul Saintillan

Avec :  Céleste Brunnquell, Quentin Dolmaire, Ilan Schermann, Romane Bertrand, Meghan Northman, Chloé Mons, François Negret… 

Pays : France

Genre : Comédie dramatique

Durée : 1h48

Sortie : 14 juin

Note : 14/20

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